Deux heures. Tous les soirs. Même quand vous pensez que l’exercice est (vraiment) facile.

Vous avez tout essayé. Nada.

Votre enfant haut potentiel s’ennuie et perd un temps fou à se trémousser sur sa chaise et à jouer avec ses crayons.

Vous êtes à bout.

Et là vous vous dites que finalement, ça va être ça tous les soirs de votre vie, jusqu’à ce que votre enfant soit assez grand pour se débrouiller tout seul. Et ça vous rend triste.

Parce que vous n’aviez pas imaginé cela.

Être pris autant au dépourvu devant cette difficulté.

Ne pas trouver les mots, les outils, les solutions concrètes.

Votre enfant déteste ses devoirs…

et vous, ce que vous détestez encore plus, c’est qu’il n’arrive pas à se motiver.

Vous lui avez dit, expliqué, imposé.

Rien n’y a fait.

Mais j’ai une bonne nouvelleQue cela fasse 3 semaines, 10 mois ou 4 ans, cet article est fait pour vous.

Parce que dans quelques minutes vous aurez une nouvelle feuille de route pour réamorcer la pompe des apprentissages en douceur.

Parce que je vais vous montrer comment remonter la pente en partageant les bonnes techniques pour actionner les sources de motivation de votre enfant zèbre.

Ne soyons pas trop gourmands quand même.

Cela va prendre un peu de temps. (Même s’il y a quelques outils pour sortir la tête hors de l’eau rapidement). Ce n’est pas une formule magique, une incantation secrète qui vrillera le cerveau de votre enfant. Mais de vrais outils pour le long terme, qui lui donneront confiance en lui, en ses capacités d’apprentissage et en votre image de super parent.

Parce que vous l’êtes. Et vous méritez qu’il s’en rende compte.

Vous êtes là, prêt à lire cet article jusqu’au bout. Et surtout, prêt à en appliquer les conseils.

Et pour vous aider, nous pourrons échanger si vous le souhaitez. Parce que je suis passée par là également, et que j’ai cherché longtemps les bons outils.

Donc, je reprends, vous êtes un super parent !

Si si.

Vous en doutez ?

C’est normal.

Parce que vous n’avez pas réussi, jusque-là, à donner une autre tonalité aux devoirs.

Être présent au côté de son enfant pendant ses devoirs, c’est bien. L’aider réellement, c’est mieux. Sans lui crier dessus, vraiment vraiment mieux.

C’est douloureux de passer autant de temps à ses côtés et finir par se dire que vous n’avez rien pu faire pour l’aider à aller plus vite ou à faire mieux. Vous ne lui avez rien appris. Vous ressortez de là avec le sentiment d’un échec cuisant. Pourtant, cela ne vous paraît pas sorcier de répondre à ses questions.

Mais dites-moi… Vous pensez que c’est un échec. Ok.

Mais savez-vous pourquoi vous n’avez pas réussi à le remotiver jusqu’à présent ?

Réfléchissez deux secondes…

Eh oui.

Parce qu’on ne vous l’a jamais appris.

Sérieusement, vous vous souvenez des cours sur les techniques de motivation au collège ? Bah non, c’est vrai, ils n’étaient pas au programme.

Remotiver un enfant sans en avoir les outils, c’est comme dire à votre grand-mère d’ouvrir « une fenêtre » sur son ordinateur. Ou de cliquer sur « la souris ». Elle va les chercher longtemps…

Donc, ce qui joue vraiment, c’est votre capacité à fournir à votre enfant ce dont il a vraiment besoin.

Je m’explique.

Ce n’est pas en lui répétant : « Concentre toi un peu plus. Relis la consigne. Réfléchis, tu le sais déjà » que vous allez vraiment l’aider.

Parce que le problème est certainement ailleurs. Pourquoi cela vous parle ? Parce que votre difficulté n’est pas passagère. La preuve, vous êtes ici pour trouver une solution. Sinon, vous seriez déjà en train de prendre du temps pour vous, à regarder la dernière série Netflix ou à finir le livre que vous dévorez ces jours-ci.

Les devoirs avec votre enfant hp, ce n’est pas comme un petit rhume qui vous met à plat quelques jours, non c’est plutôt la tendinite qui s’est installée et qui ne partira pas tant que vous n’avez pas adopté les bons gestes qui soignent…

Donc voilà les quelques pistes qui vous sortiront la tête de l’eau !

En préliminaires :

1 – Inspirez. Soufflez. Souriez

(Changez d’état d’esprit.)

C’est bête mais c’est ainsi. Vous avez vécu des expériences chargées, à chaque fois que vous avez aidé votre enfant zèbre dans ses devoirs. Et ça fait un moment que ça dure. Donc la première chose à faire, ça va être de remettre tout ça à plat.

Pourquoi ? Rappelez-vous, votre but est double :

  • Vous assurer que votre enfant réussit ce qu’on lui demande.
  • Et surtout, qu’il le fasse le plus rapidement possible, relativement rapidement 🙂 Pas la peine d’y passer trois heures non plus n’est-ce pas ?

Donc, la prochaine fois que vous allez l’aider à faire ses devoirs, vous allez vous assurer que le reste est sous contrôle. Vous allez vous préparer un bon mug de thé. Et vous allez vous asseoir tranquillement à ses côtés. Avec en vous, la croyance que cela va bien se passer. Oui oui, vous pouvez même le répéter à haute voix !

Et si vraiment vous avez du mal à le faire la première fois, appliquez la méthode imparable anglo-saxonne : "Fake it until you make it !" (En gros : faites semblant jusqu’à ce que cela se produise pour de vrai).

Quoi qu’il en soit, n’espérez pas de changement si vous arrivez aussi tendu qu’une corde de violon et aussi nerveux qu’un jeune pianiste dans les loges de son audition…

2 – « Quand tu marches, marches. Assis, sois assis. Surtout n’hésite pas… »

(Zenvident ! )


Voici une hypothèse à prendre en compte.

Pour l’écarter.

Ou la traiter immédiatement.

Parce que si vous ne le faites pas et que c’est finalement la bonne… Vous vous apprêtez à perdre un temps fou. Que vous ne rattraperez jamais.

Un peu comme quand vous n’arrivez pas à allumer votre nouvelle enceinte Bluetooth et que vous pensez en avoir pour des heures au SAV. Que vous commencez  à râler copieusement. Et que votre nièce passe par là et appuie juste un peu plus longtemps sur le bouton marche/arrêt. C’était donc çaaaa ! (No comment… J ).

L’hypothèse est donc la suivante :

Peut-être que votre enfant zèbre est en manque d’attention de votre part.

C’est loufoque, mais une fois qu’on a compris le principe, on se fait moins avoir. Ça arrivera encore malheureusement mais moins souvent…

Souvenez-vous, votre petit déjà, bébé, jetait des objets dans toute la pièce. Vous le houspilliez pour qu’il arrête. Or, quelques secondes plus tard, il recommençait. Vous le grondiez à nouveau. Et lui, vous regardait le sourire aux lèvres. Voire parfois avec un rire franc. De quoi vous désarçonner.

La raison ? Déjà tout petit, il avait compris qu’avoir ce comportement attirait plus facilement votre attention sur lui. Même si elle était négative. Or, comme il en a un besoin fondamental, même la négative il la prend. Il s’en accommode. Car c’est toujours mieux que rien…

Alors, au niveau des devoirs, est-ce qu’avant, s’il se débrouillait bien, vous étiez occupé à remuer vos casseroles ou à passer du temps sur votre téléphone en revenant jeter un œil à ses résultats de temps à autres ?

Si oui, peut-être a-t-il adopté des stratégies pour vous avoir là, près de lui, ultra-concentré sur lui ?

Les volutes de fumée qui vous sortent par les narines, et votre voix qui monte dans les tours, il s’en accommode.

C’est le prix à payer pour être le cœur de votre attention. Absurde ?

Vous êtes bien capables de faire 1h00 de queue pour aller voir le dernier film de Toledano et Nakache ou débourser 80 euros dans un resto de crêpes bretonnes alors que vous avez hérité de la super recette de galettes de Belle Tatie Jo. Viva Breizh !

L’important n’est pas là. Et vous le savez.

Et bien pour votre enfant, c’est la même chose.

Il veut retenir que vous êtes là. Pas sur votre écran, dans vos projets, ou la tête au boulot. Ni dans vos casseroles, le ménage ou en train de papoter au téléphone avec votre pote Laura.

Chacun ses stratégies et ses motivations 🙂

Si vous sentez que c’est une partie du problème, la résolution devrait être plus simple…

Si vous êtes de nature fonceur, à faire mille projets à la fois (et en tant que HP ça peut être le cas ! ) et qu’au final dans votre journée le seul vrai moment que vous passez ensemble, juste vous deux, se résume au temps des devoirs…. Il se peut que votre enfant, malgré les tensions et difficultés, veuille faire « durer ce plaisir ». A vous de lui montrer alors qu’il est plus agréable d’obtenir de l’attention positive.

3 – La poubelle mentale

(Ou pourquoi n’arrive-t-il pas à comprendre la consigne ?)

Votre enfant surdoué a un cerveau en ébullition. Suffit de lire trois mots techniques et le voilà partis dans un univers de fantaisie avec ses héros préférés ou le voici en train de penser à une expérience loufoque qu’il pourrait mettre en place à ce moment précis.

Ses réponses se font lentes et vagues. Imprécises même. Normal, il est à moitié… pas là.

Posez-lui alors la question : à quoi penses-tu ?

Avec le sourire aux lèvres et le regard doux. Vous n’êtes pas là pour le réprimander d’office, mais plutôt pour comprendre son fonctionnement.

Votre but, c’est bien de sortir de cette zone de devoirs le plus rapidement possible.

Souvenez-vous en !

S’il vous avoue qu’il pense à autre chose – prenez un papier et un crayon et notez ensemble le projet dans lequel il est !

Parfois un petit zèbre a mille idées à la minute. Lui apprendre à les sortir de sa boîte crânienne et de les mettre dans un lieu sûr pour pouvoir y revenir plus tard peut l’aider réellement à avancer en toute confiance.

D’ailleurs vous aussi, faites l’expérience. Vous verrez, c’est dopant !

L’idée est de lui faire comprendre que ce ne sont pas ses pensées qui dérangent, mais plutôt le moment de leur apparition.

La technique du crayon papier peut vraiment être bénéfique.

Et pas que pendant les devoirs…

Si vous voyez que ça marche, offrez-lui un petit carnet. Scrapez-le ensemble et offrez-lui cet outil pour se libérer un peu la tête. Vous verrez, il pourra être à nouveau entièrement là, et se concentrer vraiment sur ce que vous lui demandez.

Une fois que c’est sorti, revenez à l’exercice en cours.

Une des méthodes les plus simples est de lui faire reformuler la consigne avec ses propres mots.

Ça vous permettra de faire un bon état des lieux.

4 – A-t-il peur de se tromper ? A-t-il peur de réussir ?

(La peur de l’échec est peut-être chevillée à son corps…)

Bon, on va pas faire semblant, avec des enfants surdoués, on est presque tous passé par là.

Votre enfant vous éblouit par un engouement d’une rare intensité devant une nouvelle matière ou une nouvelle activité.

« Super ! »  vous vous dites.

Vous entreprenez alors de lui offrir l’occasion de creuser un peu plus ce sujet…

La musique ? Qu’à cela ne tienne.

Vous louez un instrument. Vous dénichez un prof qui arrive à libérer un créneau pour permettre à votre petit zèbre de découvrir le violon. En plein janvier, vous avez un peu galéré mais bon. Ça vaut le coup vous vous dites…

Vous aménagez vos heures de bureau pour réussir à l’emmener, vous partez un peu plus tôt. C’est qu’un quart d’heure certes, mais vous avez dû négocier. Le jeudi, c’est jamais facile.

Et là, vous arrivez le sourire aux lèvres à la fin de la quatrième leçon. Et bam !

Votre ange vous sort les yeux dans les yeux : « Je ne veux plus faire de violon ».

Tout retombe, comme un soufflé à peine sorti du four.

Et vous vous retrouvez sans voix, comme devant la scène finale d’Indiana Jones et le royaume du crâne de cristal. Vous n’avez jamais compris pas d’où viennent ces aliens ou plutôt ces être interdimensionnels. Face à votre enfant, idem, vous ne comprenez pas mieux la démotivation soudaine de votre cher et tendre enfant.

Vous marquez la surprise. Vacillez un peu. Puis tentez de l’interroger.

Rien à faire. Vous n’obtiendrez rien. Nada.

Plus qu’à tout plier et décamper. Vous présentez vos excuses auprès du prof, retournez voir votre patron….

Marche arrière.

Car oui, vous l’avez bien forcé encore un peu. Quelques séances. Vous n’alliez pas baisser les bras si vite.

Mais au bout d’un moment, vous avez fini par faire le calcul. Et l’effort fourni était démesuré par rapport à ce que l’activité lui apportait.

Blocage, résistance, stratégie de fuite.

Vous avez tout expérimenté de sa part.

Et vous revenez bredouille à votre vie d’avant.

Puis en filigrane, vous parvenez à comprendre ce qu’il s’est joué : il a eu peur d’échouer.

La peur de l’échec est quelque chose de relativement partagé par beaucoup d’enfants, mais surtout chez les petits zèbres.

Pour compléter l’excellent article de Chloé du blog Rayures et ratures, je  vous proposerai trois pistes concrètes pour dédramatiser l’échec :

  1. Trompez-vous vous-mêmes.
  2. Mettez en place « le rituel de l’échec ».
  3. Favorisez l’autonomie de votre petit zèbre

Voici pourquoi :

Trompez-vous vous-mêmes.

Et parlez-en à votre enfant.

Décrivez vos erreurs et échecs et soulignez ce que vous avez appris. Ce que vous en retenez, et ce que vous allez mettre en place pour faire mieux la prochaine fois. Les enfants adorent s’inspirer de nous. Offrez leur aussi de voir le moins bon chez vous pour qu’ils comprennent comment vous vous améliorez.

Mettez en place « le rituel de l’échec ».

Un soir par semaine, répondez chacun à votre tour en famille à cette magnifique question : «quels échecs as-tu affrontés cette semaine ? ». Si vous faites un tour de table régulièrement en mettant en lumière les échecs de tous les membres de la famille et les apprentissages que vous en tirez, vous offrez un merveilleux cadeau à vos enfants.

Ils n’auront plus peur de se tromper.

Vous aiguiserez leur perception de leur compétences, de leur manque d’expérience, de leurs échecs et réussites. Du chemin qu’il leur reste à parcourir.

Et vous leur apprendrez à rebondir.

Pourquoi sous forme de rituels ?

On est dans un monde lexicalement plein à craquer de termes comme « se tromper, erreur, échecs, fautes… ». Il faut bien un rituel hebdomadaire pour déconstruire tout cela, non ?

Favorisez l’autonomie de votre petit zèbre.

Reprenez la grande image : laissez votre enfant faire de plus en plus par lui-même et dans tous les domaines. Accompagnez le au maximum et laissez-le faire des erreurs.

Il apprend, il grandit, il prend confiance en lui.

Faites de la cuisine avec lui. Demandez-lui d’étendre la lessive et complimentez le sans tout reprendre, même si ce n’est fait qu’à 80 % de ce que vous souhaitiez.

Il doit gagner en confiance et estime de lui le plus possible. Soyez sûr que cela déteindra sur son travail scolaire.

Et pour reprendre les jolis mots de Jean d’Ormesson :

« Il y a un bon usage de l’échec. Je crois, en effet, que l’échec et le succès peuvent presque être inversés : ils peuvent être également heureux ou nocifs. On pourrait même pousser ce raisonnement jusqu’à considérer l’échec comme plus inventif, plus productif que le succès. Le succès endort et fige la pensée, tandis que l’échec réveille : sans obstacles, sans le butoir nécessaire pour s’aiguiser, l’intelligence se dilue, car l’esprit se pose en s’opposant. »

 

Ça y est. Une fois les préliminaires passés, vous voilà au cœur du réacteur.

L’heure des devoirs, c’est là, maintenant. Il faut vous y mettre.

Voici quelques clés pour mieux vous en sortir !


5 – La méthode de mamie

(La méthode d’urgence. Pour sortir la tête de l’eau.)

Planifiez quelque chose de vraiment cool. Plateaux télés et pizza. Avec en prime la préparation de pizzas à deux. Votre enfant et vous. Avec double dose de fromage pour lui.

Chez nos voisins, ils appellent cela : « la méthode de grand-mère ».

Comprenez bien : Il ne faut pas lui présenter le plateau pizza comme une récompense, mais lui faire comprendre que vous ne transigerez pas sur les devoirs. En revanche, s’il les fait vite et bien, il pourra s’adonner à une activité qu’il adore.

C’est ce qu’on appelle de la motivation extrinsèque, ou renforcement positif, mais parfois, surtout si les exercices sont vraiment nuls (colorier des cases de couleur pour montrer qu’on maîtrise ses tables de multiplication) il faut en user pour sortir de l’immobilisme et de la lenteur qui contaminent votre enfant.

Les motivations extrinsèques comprennent assez largement :

  • des tampons « bravo », des autocollants,
  • des éloges,
  • des privilèges spéciaux, des prix, des récompenses matérielles ou immatérielles,
  • l’attention ou l’admiration des autres…

Il ne faut donc pas la tourner ainsi : « Si tu finis tes devoirs, tu pourras regarder un film » mais bien ainsi « quand tu auras fini tes devoirs, on regardera un film jusqu’à telle heure » (oui, précisez l’heure de fin pour éviter qu’il se dise qu’il peut quand même perdre du temps à trainailler devant ses cahiers).

La force de cette règle, c’est de rappeler clairement à votre enfant qu’il bénéficiera de privilèges s’il répond préalablement aux attentes de son entourage. Cela le responsabilise. Les bénéfices qu’il reçoit dépendent bien de son comportement. Il fait un choix avisé. Et apprend. Pendant ce temps, vous, vous soufflez un peu.

Attention toutefois. Cette astuce doit être utilisée peu et en cas d’urgence, car offrir des récompenses pour une activité qui peut être intrinsèquement motivante risque de diminuer cette même motivation intrinsèque ultérieurement (Pintrich & Schunk, 1996).

Et c’est vraiment pas ce qu’on cherche.

L’idée est bien de remettre votre enfant sur de bons rails, non de renforcer son manque de motivation intrinsèque (qui nait de l’activité elle-même).

6 – Faites l’éloge de la paresse.

(Dans le bon sens du terme.)

Apprenez à votre enfant à être cossard.

Définition de cossard dans le Larousse : Paresseux. Mais nous c’est dans un bon sens qu’on le veut cossard.

L’idée est simplissime :

Apprenez-lui à faire bien et vite. Ainsi il ne passera pas trois heures à savourer son ennui.

  • Rappelez lui que quand il mange des brocolis, vous lui suggérez d’avaler vite fait ses trois cuillérées pour ensuite savourer le dessert qu’il aime. Il vous a fallu du temps pour lui faire admettre, mais maintenant c’est bon il a compris.
  • Rappelez-lui que se laver vite les cheveux, c’est du temps de gagné pour finir la partie de billes ou de jeux vidéos.
  • Rappelez-lui que ranger son jouet préféré, c’est la certitude de le retrouver après sans passer une heure à tout retourner dans la maison.

Apprenez-lui à faire vite et bien. En toutes circonstances. Quitte à expliciter à haute voix ce que vous-même faites « je range mes clés de voiture ici, toujours au même endroit, car cela me permet de les retrouver rapidement quand on doit partir de la maison…. ».

Je sais, c’est aussi un effort quotidien, mais une fois que la logique se met en place, c’est magique, elle s’applique petit à petit dans tous les domaines. Et dans les devoirs aussi !

7 –  Invitez Harry Potter à la rescousse.

(Et sa baguette magique…)

Votre enfant ne jure que par Harry. Ou Mbapé. Ou Pisderman J

Quoiqu’il en soit, se yeux brillent de mille étincelles quand il vous en parle. Vous lui avez acheté le sur-pyjama de ces rêves, et une partie de sa tête est de toute façon entièrement consacrée à cet univers parallèle. Qu’à cela ne tienne.

Rien ne vous empêche de transformer une partie des devoirs en jeux créatifs.

Comment ?

  1. Augmentez son niveau d’attention.  Modifiez le champ lexical de l’activité. Ainsi un exercice devient un défi à relever, stimulant et passionnant (et non plus difficile…).
  2. Et là, comme par magie, vous décrétez que les résultats des quatre divisions à résoudre sont les codes d’accès d’Harry Potter à une deuxième chambre des secrets. Que cette feuille de calculs permet de lancer une mission interspatiale vers une nouvelle galaxie. Mais attention : même la plus petite erreur empêchera la mission de réussir. Mieux vaut se concentrer vraiment.
  3. De même, par exemple, si ce sont des mots de vocabulaires à apprendre, contextualisez-les.

Créez vos propres phrases qui reprennent l’univers de son héros préféré pour qu’il s’investisse dans l’exercice. Ainsi, les mots outils « soudain, alors, pourtant » deviennent: "Alors qu’Harry s’aventurait dans la chambre des secrets, un bruit surgit soudain. Pourtant il avait vérifié….blablabla". Vous écrivez la phrase avec des trous, ou vous lui lisez et demandez d’écrire que les trois mots sur lesquels vous vous arrêtez…

C’est difficile à croire, mais jusqu’à un âge avancé, votre enfant peut se prendre au jeu et foncer tête baissée dans la résolution des problèmes. Un peu de magie redonne du peps et de la motivation. Un peu à la manière de votre musique rythmée lors de vos footings matinaux 🙂

S’il aime les défis, vous pouvez aussi lui demander de se chronométrer, d’avoir la plus jolie écriture, de finir ses conjugaisons avant que vous n’ayez fini la vaisselle…

Des idées, vous en aurez à la pelle. Il faut juste vous lancer…

Et puis rappelez-vous : après une journée où il a dû supporter tout ce qui se passe à l’école (le stress, l’ennui, les rituels immuables, les camarades relous…) lui offrir un pas de côté dans ses devoirs c’est aussi une preuve de soutien et d’amour.

8 –  Ne lui dites surtout pas que c’est « très bien ».

(Surtout si son travail est parfait).

Oui, c’est contre-intuitif, mais dire « c’est très bien » à son enfant peut le dérouter complètement. Certes, il peut s’en accorder tout le crédit, mais quelques zèbres vont y voir un objet de satisfaction qu’ils ne pensent pas être de leur ressort.

Je m’explique.

Si votre enfant réussit – étant donné que parfois il ne sait pas trop quel chemin il a pris dans sa tête pour trouver la réponse – il va peut-être penser que c’est grâce à Mme La Chance.

Donc, il sera content de vous entendre dire que c’est très bien.

Mais il ne saura pas trop de quoi vous parlez ni pourquoi.

Et le pire, c’est qu’il voudra que vous recommenciez. A dire « très bien ». Et que la situation, sur laquelle il pense ne pas avoir de prise va commencer à le stresser.

Donc soyez précis !

Faites des compliments extrêmement ciblés :

« Tu as bien tenu ton compas. Le cercle se ferme parfaitement, et on ne voit pas beaucoup le trou au centre. Tu n’as pas appuyé trop fort. Bravo ».

Ou encore :

« Ton écriture est régulière, il n’y a pas de lettres qui dépassent le troisième interligne, et je vois que tu as soigné ton travail – il n’y a pas de traces de bavure. Je te félicite ».

Quand vous maitriserez cet art du compliment, vous pourrez même passer au niveau supérieur. A savoir : ne pas le féliciter, mais lui demander, à lui, ce qu’il en pense. Mais pour cela, il faut être prêt petit scarabée

(celui qui trouve la référence du petit scarabée a toute mon estime, et celui qui me dit où se procurer les DVDs encore plus :).

9 – Complimentez surtout le comment.

(Pour aller plus loin).

C’est tellement simple et rapide de valider un résultat.

Comble du non-sens, vous pouvez même être tenté de vérifier ses divisions sur votre téléphone, sous son nez, pour lui dire que c’est juste.

Oui, je sais on l’a tous fait…

Mais ne vous y trompez pas. Hormis l’aberration du geste : « mais maman à quoi ça sert d’apprendre à calculer alors que tout est sur ton téléphone ? », ce n’est pas le fait qu’il sache que 150 divisé par 3 fasse 50 qui est digne de félicitations. Car dans trois jours, il aura oublié.

Ce qui est louable, c’est qu’il a appris à poser le calcul.

C’est la façon dont il a procédé pour obtenir le résultat.

  • A-t-il appliqué les bonnes méthodes ?
  • A-t-il respecté le bon chemin mathématique ?
  • A-t-il soigné son travail ?
  • A-t-il écrit de manière lisible ?
  • A-t-il essayé de résoudre le problème alors qu’au départ, cela lui paraissait compliqué ?
  • A-t-il… etc….

A tout prendre, et si vous ne deviez le féliciter que sur une chose, faites le sur l’apprentissage en lui-même.

Et pour un zèbre encore plus que pour un non zèbre.

Car le petit enfant surdoué a peut-être appris à lire tellement facilement, rapidement et de façon intuitive, qu’il ne s’est pas rendu compte qu’il avait appris.

Comme certains apprentissages ont été faciles à appréhender, il les a certes acquis plus vite, mais il les a acquis quand même par l’apprentissage.

Or, sans vous, et votre rappel constant du fait qu’il n’a fait qu’apprendre depuis qu’il est né, il aurait presque oublié que toutes ses compétences ne sont pas innées.

Ma fille, vers ses 6 ans, avait littéralement oublié qu’autrefois elle ne savait pas lire. Et cela l’a surprise que je le lui rappelle.

Or, si votre enfant pense que ce qu’il sait est inné, ne soyez pas surpris qu’il ne fournisse pas d’effort pour apprendre ultérieurement.

Un outil bien utile pour ancrer cette idée, comme un bateau pour éviter de chavirer : créez votre propre portefolio des apprentissages.

Pas la peine de tout y reporter. Quelques idées phares devraient suffire.

  • Collez y une photo de votre enfant bébé qui ne savait pas marcher, et une photo de lui à côté en train de courir.
  • Collez une photo de lui devant un livre d’images et de lui à côté avec le tome 2 d’Harry Potter.
  • Encore une photo de son travail de maternelle sur ces premiers temps avec les ciseaux et une autre de son flocon soigneusement découpé.

Et n’hésitez pas, quand il le faut, à parcourir ces pages avec lui en insistant sur l’importance de l’apprentissage.

Si cela lui parle, vous pouvez aussi mettre le focus sur une compétence particulière qui lui pose problème en termes d’apprentissage et de motivation en ce moment-même !

Comment ?

C’est simple.

L’addition à trois chiffres est son ennemi juré depuis trois semaines?

Qu’à cela ne tienne.

Collez une photo de sa première addition ratée de deux nombres à un chiffre à côté de laquelle vous avez écrit qu’il y avait passé plus de 2 minutes pour trouver le résultat. Et en face mettez en une autre représentant les additions à deux chiffres qu’il fait, de façon chronométrée et justes.

Pourquoi ne pas reporter les temps qu’il met pour trouver le résultat si c’est un axe de progression en ce moment ? Même s’il est loin de ce que vous espérez en terme de timing… Cela pourra lui démontrer par la force des images son pouvoir à apprendre et booster sa confiance en ses capacités.

Pour en revenir aux compliments sur l’acte d’apprentissage en lui-même, et pour ceux que ça intéresse :  j’ai trouvé ces tampons encreur qui font des ravages quand ma fille travaille.

Il y a aussi ceux-là.

Ce que j’aime particulièrement, c’est la diversité des messages. Que je peux choisir bien soigneusement pour souligner le compliment qui me parait être le plus révélateur sur son travail rendu.

Bien entendu, d’autres outils sont à votre disposition. Évitez peut-être juste la couleur rouge.

10 – Attisez son goût pour l’apprentissage.

(Savez-vous ce qui le motive vraiment ?)

Parfois, il se peut que votre enfant manque de motivation et ne s’intéresse à rien car il n’a pas encore découvert un objet digne de passion. C’est pour cela qu’à l’instar des expositions à l’air frais et à la lumière du soleil que vous lui imposez et qui lui garantissent une meilleure santé, il faut également l’exposer à des nouvelles idées, de nouvelles formes d’expression artistique ou encore de nouveaux domaines d’expérimentation.

Soyez curieux. Créatif. Sur le qui-vive.

Comme un renard qui sort de sa tanière au printemps. A l’affût de tout événement qui se déroulerait près de chez vous et qui serait assez nouveau pour vous donner envie d’aller voir de plus près.

Un enfant qui n’a jamais frotté une corde de guitare ne peut pas savoir si c’est fait pour lui.

Un enfant qui ne va pas voir d’exposition sur des thèmes particuliers ne peut pas se projeter dans un monde foisonnant et enrichissant.

Un enfant qui n’a pas tapé dans une balle de tennis ne peut pas se dépenser de tout son soûl et rêver au Grand Chelem en s’imaginant médaille au cou.

Offrez-lui de découvrir ce qu’il aime vraiment, ce qui est fait pour lui.

Ce qui l’animera, le forcera à apprendre, à engranger des expériences et du savoir par kilo de dix.

Et surtout, soyez pas loin. Marchez à côté de son chemin. Vous apprendrez à mieux le comprendre et découvrirez comment il exprime sa motivation.

Une fois que vous en saurez plus sur sa manière de se mobiliser… vous aurez plus de cartes en main pour attiser sa motivation sur d’autres sujets.

A titre personnel, j’ai passé une grande partie de mon enfance à supporter mes cours et à faire mes devoirs cossardement, car tout un monde de tennis était ouvert à moi, et j’avais l’impression littéralement de vivre une deuxième vie dans mon club.

A raison de plusieurs heures par semaine sur le cours, je m’éclatais.

ET je supportais tout le reste avec beaucoup plus de résilience que si mon horizon s’était restreint aux heures d’école primaire/collège et aux fins de journée classiques (entre les devoirs, la douche et le repas…).

Conclusion


Voici donc les quelques pistes que je vous invite à explorer…

pour réussir à cartonner pendant les devoirs de votre enfant.

Vous allez l’aider, le bichonner et le faire grandir. Une fois de plus. C’est pas beau la vie ?

Avertissement cependant :

Il se peut en effet qu’une autre raison sous-tende une motivation vacillante chez votre enfant. Si la mise en place de ces méthodes ne porte pas ses fruits, il est possible également que les « sous-performances » de votre enfant masquent des problèmes cognitifs, physiques ou émotionnels d’un autre ordre.

Pourquoi ne pas, dans ce cas, toquer à la porte d’un professionnel compétent qui pourrait vous apporter un nouvel éclairage pour accompagner au mieux votre enfant ?

Et parce que seuls les petits pas comptent… 

Comme toujours, vous pouvez retrouver ces idées transformées en actions concrètes dans un document disponible ici.

En effet, pour plus de simplicité, je vous propose un document qui reprend les principaux outils expliqués dans cet article. Une fois imprimé il vous sera utile pour pas perdre de vue votre objectif :

-> passer un vrai bon moment avec votre enfant tout en lui apportant l’aide qu’il lui faut.

Et surtout le soutien affectif dont il a besoin 🙂

Faites suivre :

Si, à la lecture de cet article, vous avez pensé à des amis qui sont dans le même cas que vous, n’hésitez pas à leur faire suivre cette page. Quelques outils pour mieux avancer sur le chemin de la zébritude, ça fait toujours du bien. Et c’est bien la raison première de ce site 🙂

Pour ceux qui veulent aller plus loin :

Dans ma besace, encore beaucoup de choses à partager. Si un sujet spécifique vous pose intéresse ou vous pose problème, envoyez-moi un petit mail sur hello@la-zebrerie.fr ou laissez un commentaire sous cet article.

Je les lis tous 🙂

Que ce soit pour me partager une difficulté particulière ou à l’inverse une autre technique qui marche pour vous.

Je me ferai un plaisir de vous répondre (toujours), et les besoins soulevés par vos questions m’inciteront certainement à publier un prochain article plus ciblé sur le sujet.

Je vous souhaite beaucoup de réussites, et n’hésitez pas à revenir vers moi pour me faire part de vos témoignages.

Perrine


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