Lundi 4 septembre. 8h00.

Branle-bas de combat.

C’est ENFIN l’heure d’aller à l’école.

Joie. Appréhension. Soulagement. Une pointe de nostalgie peut-être, de cet été dont les jours raccourcissent à vue d’oeil.

Puis : 8h15. BAM ! Vous claquez la porte. Direction le portail de l’entrée de l’école, à quelques encablures de là.

Ça y est, vous sentez cet air de routine qui vous gagne, comme le fumet d’un bon plat dans le four. Ça vous rassure. Et vous apaise.

Même si vous savez au fond de vous que toute cette période scolaire va aussi vous mettre la rate au court bouillon.

Ambivalence donc.

Ou mi-figue mi-raisin plutôt. C’est la saison !

Mais… face à tous les défis que vous vous apprêtez à relever, vous pensiez être seul ? Que nenni !

Pour vous aider à appréhender au mieux cette nouvelle année, voici un premier article qui traite d’une des principales thématiques que vous redoutez.

Vous savez, celle qui est toujours sur le podium des défis rencontrés par nos petits hauts potentiels : j’ai nommé « l’ennui !« 

Avec, ne vous inquiétez pas, une liste d’astuces, d’outils et de conseils.

Car à la Zèbrerie, on n’est pas vache !

On aime bien partager ce qui fonctionne. Ce qui nous allège la vie et nous permet de profiter au mieux de ces belles années, malgré les difficultés rencontrées.

Car oui, le « pourquoi » est important à saisir.

Mais on ne vous laissera jamais aller très loin sans vous parler surtout du « comment faire ». Car en vrai, c’est ça qui vous donnera les clés pour trouver des solutions et vous épanouir sur votre chemin de parents zébrés.

Vous êtes prêts ? Alors, go ! C’est parti !

Le premier ennemi à pulvériser dans l’oeuf (le sinistre compagnon de votre enfant) : j’ai nommé l’ennui !

En CE1, au troisième rang, Lucas, petit garçon curieux de tout, s’assoit avec impatience. Après l’appel du matin, sa maîtresse reprend l’explication de la multiplication. Ils l’ont déjà abordée la veille. C’est au premier coup de craie sur le tableau que Lucas, qui maîtrise déjà le sujet, perd son enthousiasme. Son visage exprime la lassitude, ses yeux errent vers la fenêtre, et son intérêt pour l’apprentissage se réduit comme une peau de chagrin.

Oh, que vous la connaissez cette histoire.

Votre enfant n’arrête pas de vous en raconter des semblables.

Car oui, un zèbre a tout plein de caractéristiques et de spécificités.

Et parmi elles, on parle « d’apprentissage rapide ».

L’apprentissage rapide ? Kesako ?

Pour faire simple : Imaginez le cerveau humain comme une autoroute complexe.

C’est complexe mais ça va vite.

Chez les enfants à haut potentiel, cette autoroute est plus large et plus rapide, ce qui signifie qu’ils peuvent assimiler de nouvelles connaissances plus vite. Par exemple, apprendre une nouvelle langue pour eux c’est comme conduire sur une autoroute à plusieurs voies , tandis que pour d’autres enfants, c’est comme emprunter une route sinueuse. Voire très sinueuse parfois (mon autoroute des langues a mis du temps à se construire – pourtant je suis bien hp, rassurez-vous ! )

Ma route des langues était bien plus sinueuse 🙂

Or, en classe, lorsque le rythme d’enseignement ne s’adapte pas à leur autoroute rapide, ces enfants peuvent sombrer dans un profond et terrible ennui.

Bah oui, c’est un peu comme foncer à pleine vitesse sur l’autoroute de la connaissance, puis soudainement devoir piler pour s’adapter au trafic sur une petite route de campagne.

Ou acheter une Ferrari pour sillonner le périph’ aux heures de pointe. D’un ennui mortel !

Bon, j’en fais peut-être un chouïa trop, mais c’est pour bien ancrer l’image si jamais vos enfants cherchent à comprendre pourquoi ils n’ont pas le même mode de fonctionnement que la plupart de leurs camarades.

Et vous, vous l’expliquez comment à votre enfant ?

L’apprentissage rapide, donc, c’est en soi une bénédiction mais aussi et surtout une plaie un vrai défi. On va pas s’en cacher.

Car si, oui, un enfant haut potentiel a souvent la capacité d’absorber et de comprendre rapidement le nouvelles informations (surtout lorsqu’il les juge intéressantes), si oui, certains concepts, même compliqués sont parfois saisis en une fois, voire deux, et bien quand le contenu d’une leçon est présenté trop lentement au goût de votre enfant, ou pire, en plusieurs fois, c’est la véritable Bérézina.

Et c’est là que ça commence à bouillir… puis à exploser …..

Et qu’on entend ce fameux râle de détresse : « Je m’ennuuuuuuuiiie ».

Et petite question au détour du chemin. De votre côté, quand penez-vous que vous allez l’entendre pour la première fois cette année ?

Ce soir ? Demain ? La semaine prochaine ? Ou pour les plus chanceux dans 3 mois ?

Peu importe, on y passe presque tous.

Et quand votre s’enfant s’autorise à nous le dire, il y a fort à parier qu’il va nous le rabâcher plus d’une fois.

Alors, voici quelques conseils et stratégies pour que vous soyez prêt à répliquer.

(On vous a prévenu, on joue dans votre équipe. L’épanouissement de votre enfant nous tient à cœur, mais le vôtre encore plus. Car sans vous, rien n’est possible !*)

* Je vous renvoie à la troisième étape de mon guide gratuit « Mode d’emploi pour des fins de journée réussies ». Vous verrez, il se lit très facilement et regorge d’astuces faciles à mettre en place. Il est gratuit et vous le trouverez en cliquant sur l’image si-dessous :

Mode d’emploi des outils et astuces proposés dans cet article :

Les outils proposés ci-dessous ont pour mission d’aider votre enfant à éviter l’ennui pour ne plus perdre de temps mais aussi et surtout pour mieux s’engager dans son apprentissage.

Ils sont présentés crescendo, en fonction de votre degré d’entente avec l’enseignant(e) de votre enfant.

Les premiers outils sont faciles à mettre en place si vous avez une communication fluide, bienveillante et réciproque avec l’enseignant(e). Les derniers sont plus adaptés si la communication coince, voire si vous êtes en guerre froide.

Outil #1 : Suggérer des activités d’enrichissement.

Situation idéale. L’enseignant(e) de votre enfant sait qu’il est haut potentiel, vous en parlez de manière constructive, elle veut bien adapter une partie de sa pratique et y intégrer des éléments de différentiation. Bref, que du bonheur.

Dans ce cas, vous pouvez lui suggérer, dès que vous sentez le vent tourner, de mettre en place des outils spécifiques.

Et pour encore plus de chance de résultats, vous pouvez même lui proposer de mettre les mains à la pâte.

Vous pouvez proposer d’offrir :

  • Un petit cahier supplémentaire avec des exercices ou des devinettes maison que vous aurez dénichés par vous-même. (Pour cela, internet est une ressource précieuse. N’hésitez pas à faire une recherche aussi sur youtube ou autre plateforme de vidéos. Les aficionados de certaines thématiques proposent des choses extra ! Il y a également tous les livres de devinettes logiques que beaucoup de zèbres adorent),
  • Un cahier d’activités sur un thème spécifique (genre découvrir le ciel ou le corps humain…)
  • Des outils créatifs,
  • Vous pouvez aussi remplir son cartable de ses livres préférés pour qu’il patiente quand le temps s’allonge drastiquement pour lui.

N’oubliez pas : Vous êtes la ou le mieux placé pour connaître les sujets de prédilection de votre loulou. Et c’est le moment d’en abuser.

Histoire de rééquilibrer la balance et lui offrir des moments où, plongé dans son activité, il ne verra pas le temps s’égréner.

Outil #2 : Proposer un projet autonome en classe.

Si l’enseignant(e) montre moins de disponibilité, vous pouvez évoquer l’idée d’une présentation en classe sur un sujet qui passionne votre enfant.

Genre exposé.

Vous pouvez même proposer à votre enfant de manifester son envie de lui-même auprès de son enseignant(e). Cela vous évite d’interagir.

Si l’idée est acceptée, il pourra également y travailler pendant les temps morts en classe, mais aussi sur ses temps libres à la maison. Et avoir le plaisir de présenter tout ceci sous les yeux émerveillés de ses camarades.

En panne d’idées ? Que dites-vous de :

  • « Comment les dinosaures ont pris leur retraite ? » Un exposé humoristique expliquant l’extinction des dinosaures après leur règne sur Terre.
  • « Les astronautes et les extraterrestres : Qui a le meilleur sens de la mode ? » – Une exploration amusante des tenues spatiales des astronautes comparées aux costumes imaginaires des extraterrestres, avec une touche de créativité.
  • « L’incroyable monde des timbres bizarres : Quand les lettres deviennent folles » – Une présentation drôle et informative sur les timbres-poste du monde entier, mettant en lumière les designs et les histoires les plus étranges.

Grâce à la mise en place des projets autonomes, l’environnement éducatif de votre enfant s’élargit et devient plus stimulant. Il a un espace de liberté formidable dans lequel il est acteur, et plus juste victime qui s’ennuie…

Outil #3 : Créer un club d’apprentissage.

Vous connaissez les « Repair cafés ». Vous venez avec un truc cassé, l’un des bénévoles qui s’y connaît vous le répare. Et cerise sur le gâteau, il vous explique comment il a fait. Trop chouette non ?

Et bien, pourquoi  ne pas proposer à votre enfant de monter une sorte de club d’apprentissage sur un sujet en particulier pour partager ses connaissances avec ses pairs. Robotique. Modélisme…. En accord avec l’enseignant(e), il pourrait monter un petit atelier une heure par semaine où certains de ses camarades viendraient faire avec lui et apprendre les bases de sa passion.

Et il suffit qu’ils soient quelques-uns à partager la même passion et le club peut s’ouvrir à d’autres élèves de l’école… Certains instits aiment bien décloisonner les enseignement (regrouper certains élèves de classes différentes le temps d’une leçon) cela pourrait donc les intéresser.

Outil #4 : Mettre en place de projets créatifs.

Un peu sur le même modèle que les exposés.

Mais de façon à seconder la maitresse.

Imaginons que l’enseignant(e) aborde la thématique et l’histoire des volcans.

Votre enfant pourrait construire un super volcan cracheur de lave avec du bicarbonate de soude (comme montré ici ) dans un coin de la classe à ses heures perdues.

Clou du spectacle : il le présente à la fin de la session d’apprentissage.

En lien direct avec les leçons du jour, votre enfant garde un pied dans l’activité et peut retrouver de la motivation et ne plus plus se plaindre de son vieux copain l’ennui.

Bon, évidemment, cela s’organise avec l’enseignant(e).

Vous devrez lui demander les principaux thèmes abordés sur l’année et vous lancer dans des recherches sur internet. Lui proposer vos projets pour validation et même peut-être les réaliser avec votre enfant à la maison une fois avant, histoire qu’il soit vraiment autonome en classe.

Ces activités encouragent les apprentissages actifs et la créativité. Cela peut même bénéficier à la classe qui reste engagée et stimulée.

Outil #5 : Animer la venue d’un expert.

Pourquoi ne pas donner pour mission à votre enfant de faire venir un expert dans une thématique de son choix (toujours avec l’accord préalable de l’enseignant(e)).

Il pourra faire tout le travail de démarchage en amont, de préparation de l’intervention, travailler peut-être sur un petit carnet de participation (avec des quizz ou autres en rapport avec l’intervenant).

Cela peut aussi lui donner à comprendre que tout n’est pas figé, et qu’au lieu d’accepter le sentiment d’ennui, il peut être proactif et trouver des solutions aux difficultés qu’il rencontre…

En panne d’idée ? En voici une pelletée :

  • Un menuisier qui vient présenter des essences de bois et des vieux outils,
  • Une violoncelliste qui viendrait déguisée en tenue de concert ou autre,
  • Un ventriloque qui vient avec des marionnettes historiques,
  • Un pompier qui présente sa tenue complète et la fait peser,
  • Un illustrateur de livres pour enfants qui illustre l’affiche de grammaire au mur,
  • Un géologue qui explique la formation des montagnes et des rivières,
  • Un botaniste qui explique les teintures naturelles à base de curcuma,
  • Un responsable d’association caritative qui donne des petites missions aux élèves localement,

Outil #6 : Monter un club de lecture / débat.

Ah cette bonne vieille création de club de lecture ou de discussions en classe. Votre enfant pourrait choisir des articles pertinents avec les sujets abordés du moment (vous me voyez venir : plus c’est en lien avec les thèmes abordés par l’instit’ mieux c’est) et organiser des sessions de lecture et de discussions régulières avec ses camarades. Cela encouragerait la réflexion critique, l’échange d’idées et le développement de compétences en communication.

Une trame pensée et élaborée avec la maîtresse permettrait au groupe de garder une certaine autonomie. Et un compte-rendu devant la classe viendrait clore la session.

Outil #7 : Initier des projets bénévoles ou des actions solidaires

Si une cause écologique ou sociale tient à cœur de votre enfant, vous pouvez aussi suggérer au maître de mettre en place une action. Votre enfant pourrait penser, développer et communiquer autour d’un projet (collecte de fournitures scolaires, organisation d’une tombola associative, participation à un ramassage de déchets dans le voisinage, collecte de denrées alimentaires pour les banques alimentaires locales). Votre enfant peaufinerait son apprentissage sur des projets annexes, et permettrait à sa classe de développer de façon active leur sens civique tout en s’impliquant dans des projets significatifs.

Vous recherchez des idées ultra-concrètes pour réfléchir avec votre enfant ?

Je suis en train de préparer un pdf. J’y détaille de nombreuses idées pour qu’il y en aient pour tous les goûts.

Outil #8 : Renforcer la solidarité avec d’autres camarades.

Si vraiment, il vous semble que dans l’enceinte scolaire, votre enfant a pieds et poings liés, vous pouvez dégommer son sentiment d’ennui en biaisant un peu. Invitez régulièrement des amis de votre enfant à venir faire les devoirs à la maison. Soudés par ces temps extra-scolaires, votre loulou trouvera peut-être des regards bienveillants autour de lui quand il trouvera le temps long. Cela peut peut-être aussi l’amener à comprendre pourquoi les autres n’apprennent pas aussi vite et lui donner envie de faire preuve de patience.

Pour autant, essayez au maximum de ne pas rompre la communication avec l’équipe scolaire.

Outil #9 : Nourrir votre enfant à la maison.

Cet outil est biaisé lui aussi car il ne s’applique qu’à la maison. Étanchez la soif d’apprentissage de votre enfant si vraiment c’est le désert sec à l’école. Donnez-lui accès à une variété de matériaux éducatifs, tels que des livres, sites web éducatifs, documentaires, chaînes de passionnés, afin qu’il puisse explorer ses propres centre d’intérêt et apprendre à son propre rythme. Misez aussi sur les langues et la musique. Certains programmes restent toujours aussi captivants comme « C’est pas sorcier ».

Le petit pas en plus pour avoir de meilleurs résultats (si vous y arrivez) : conviez des copains lors des séances de visionnage de « C’est pas sorcier ». Faites en sorte que votre loulou prête un livre sur une de ses passions à un de ses potes. Bref, créez de l’échange autour de lui, histoire qu’il puisse partager au sein de l’école.

Si votre enfant crève de faim à l’école, mais pas chez vous, sa satisfaction s’en portera mieux, et peut-être que la patience imposée en classe lui sera plus douce à vivre.

De la même façon, votre enfant peut trouver un équilibre en rejoignant des clubs ou des activités extra-scolaires. Surtout s’ils correspondent à ses centres d’intérêt. Cela lui permettra en plus de partager et de connecter avec d’autres enfants dans un contexte où il sera plus souple socialement que lorsqu’il s’ennuie à cent sous de l’heure.

Pour finir

En mettant en place quelques-uns des outils proposés ci-dessus, vous offrez à votre enfant la possibilité de s’investir dans son apprentissage. Cela diminue également le risque qu’il ne vienne perturber la classe si l’ennui devenait trop fort à gérer seul  et surtout vous lui offrez la possibilité de contribuer positivement à la classe.

La relation avec la maîtresse n’en sera que meilleure, surtout si vous avez réussi à mettre en œuvre ces initiatives de manière appropriée et bénéfique pour tous.

Vous n’avez pas besoin évidemment d’appliquer tous ces conseils. Si l’un d’eux vous parle, tant mieux, élaborez un plan avec votre enfant et avancez sur votre chemin.

Votre enfant doit comprendre qu’il ne peut pas juste subir l’ennui. Qu’il a des cartes entre les mains pour se créer un environnement intéressant. Que lorsqu’il est acteur dans un exposé, une démonstration, un projet parallèle, le temps passe plus vite. Il apprendra à travers ces astuces à contribuer positivement à la classe, plutôt que de renvoyer que tout est facile pour lui et créer un sentiment de jalousie. Après, c’est bien aussi qu’il apprenne à s’ennuyer (un peu) et qu’il sache gérer sa frustration. Cela fait aussi partie de l’enseignement malgré tout.

Si vous ne deviez repartir qu’avec une seule idée :

Tentez l’idée des exposés :

Imaginez un petit zèbre qui pendant 20 minutes s’éclate à faire un exposé humoristique (mais bien travaillé et avec des infos pertinentes) sur la comparaison des tenues d’astronautes et d’extra-terrestres. En allant creuser tout ce que l’imaginaire collectif a produit sur la vie extra-terrestre. Avec des illustrations, des anecdotes et un style qui dépote. Il brillera à sa façon en apportant de la joie dans sa classe et suscitera aussi une certaine connivence grâce au rire des élèves qui se sentent loin de lui à plusieurs égards. Ce n’est pas grand chose, mais cela rallume une petit flamme !

Bien sûr que vous l’aiderez la première fois. Mais vous en ferez un joli moment. Et surtout vous allez lui donner des ailes. Cela n’a pas de prix.

N’hésitez pas à partager en commentaire les outils que vous avez découverts, préférés et évidemment je serai très très heureuse d’en découvrir d’autres si vous souhaitez partager ce qui a marché pour vous.

A tout bientôt pour la suite !

Perrine

 

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